U2 a ravi ses fans lors des deux concerts bruxellois de son Belgian Tour, malgré la pluie hier soir. U2 a pris congé de la Belgique, bouclant la deuxième soirée bruxelloise de son 360° Tour, son vingt-cinquième concert sur le sol belge… depuis trente ans. De retour en terres conquises, après une infidélité de cinq ans, le groupe irlandais n’a pas manqué ses belges retrouvailles, qui ravirent les 140.000 personnes présentes deux jours durant.
Vous en connaissez beaucoup, vous, des groupes qui peuvent se permettre d’entamer leur mégaconcert par une nouvelle chanson (Return of the Stingray Guitar), pas encore gravée, connue des seuls ultra-fans, toutes lampes allumées, en regardant le public dans le blanc des yeux ? Et de mettre le feu dès la suivante, Beautiful Day?
Qu’on aime ou pas le chanteur politico-médiatique qu’il est devenu, il faut reconnaître à Bono sa faculté de soulever les foules. À 50 ans, comme à 20. Bien sûr, le show de ce 360° Tour (joué hier soir pour la 60e fois) est rodé, millimétré, mais le chanteur irlandais, bien servi par ses trois comparses, parvient à chaque fois à émouvoir son public, fût-il riche de 70.000 âmes. C’est sans doute cela la plus grande force de U2 : pendant ses concerts, chaque spectateur se sent aimé, et le rend bien à Bono-son-bienfaiteur…
Dans un show d’un peu plus de deux heures, plus dépouillé que ceux de la tournée 2009, les moments d’émotion sont nombreux. Bien sûr quand le groupe entonne ses classiques, comme, mercredi, I Will Follow, Sunday Bloody Sunday, Where The Streets Have No Name ou un With Or Without You en parfaite communion avec la foule. Mais aussi quand Bono, sincère, après avoir salué “Antwerp, Brugge, Liège and Brussels”, parle de son amour de la Belgique.
“This is a Belgian Tour”, lance-t-il. Grâce à la technologie made in Belgium. À sa deuxième maison, cette scène construite à Werchter. À ces images qui éclaboussent les spectateurs, sorties d’un écran bien de chez nous. Grâce aussi à notre bière, dont Bono aurait aimé qu’elle remplaçât la pluie d’hier. Ou à son pote Frank De Winne, dont un message enregistré lors de sa mission à bord de la station spatiale internationale accompagne In A Little While.
Sans oublier ce clin d’œil sympa à Plastic, pardon à Lou, lorsque Bono ponctua le bondissant Vertigo de quelques “Ça plane pour moi”. Pour le public aussi, ça planait… Hier soir, les spectateurs auront néanmoins eu moins de chance avec la météo que mercredi, la pluie s’étant invitée à mi-concert quelques secondes après que Bono ait entamé a cappella Singing in the rain, permettant au chanteur de comparer la pluie belge et celle d’Irlande.
Laurent Denuit