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’U2 a les pieds sur terre...

Dans cette seconde partie de notre interview avec Dave Fanning, il nous parle plus en détail de son amitié de longue date avec U2 - et du dénominateur commun parmi les grands musiciens qu’il a interviewés.

Dave Fanning et U2 (Bono et Larry Mullen Jr.) en 1988

Y a-t-il eu un moment où vous avez vraiment commencé à les aimer ? Où vous vous êtes dit : ’Je comprends cela maintenant ’ ?

‘Comprendre’ et ‘aimer’ sont deux choses différentes. Je les soutenais au début plus pour qui ils étaient et d’où ils venaient, que du fait que je pensais que leur musique était géniale. Je n’avais jamais pensé qu’ils iraient au-delà d’un pub de Dublin pour conquérir le monde.

Mais lorsque j’ai débarqué à la radio nationale, je me suis demandé quelles étaient les démos des groupes que j’avais le plus joué (et passer des démos était quelque chose de très important lorsqu’il s’agissait de soutenir des groupes locaux) et il s’est avéré que c’était U2.

Pouvez-vous aujourd’hui prendre du recul et voir ce qui les différenciait ?

Ils avaient une croyance en leur propre capacité qu’aucun autre public n’avait. Ils étaient presque naïfs dans cette croyance, ce que je trouvais plutôt drôle. Je me souviens avoir rencontré Bono une fois dans Grafton Street et il m’a dit : “Nous allons aller à Londres” et je lui ai répondu : “Jésus, c’est la mort pour tous les groupes que je connais ! Es-tu sûr qu’il te faut le faire ?”

En fait, ils y allaient car ils devaient donner quelques concerts et ensuite avoir des critiques dans la presse, mais vraiment ils allient partir en Amérique. Je l’ignorais et je ne sais même pas si Bono le savait. Peut-être même que Paul McGuiness l’ignorait.

Vous êtes ouvertement athée dans votre autobiographie ; et, à l’évidence U2 avait une dimension spirituelle dans sa musique…

Bon, je veux dire, bon sang ouais, n’importe qui peut voir qu’ils ont ce « vibe » chez eux. Mais bon peu importe ce qui les séduit ! Cela ne signifiait rien pour moi, mais je n’avais jamais vu ça dans la musique de quiconque d’autre, et si c’est ce qui inspirait Bono en tant que songwriter, alors cela ne me posait pas de problème, car ce ne pouvait être meilleur. A Celebration, I Will Follow… c’était là dès le départ.

Est-ce important pour vous que U2 soit resté aussi proche de personnes telles que vous, qui était là dès le commencement ?

C’est là chose qui m’étonne le plus. L’on rencontre des gens comme David Bowie et ils sont plutôt sympas et ordinaires et OK. Je l’ai interviewé une fois à New York et il n’avait pas de garde du corps nulle part. Il était fantastique. Mais U2 - je ne comprends pas du tout. Je suis surpris de voir à quel point ils ont les pieds sur terre et sont normaux. Je ne pense pas que si c’était moi, je le serai, je ne pense pas non plus que vous le seriez.

Êtes-vous en mesure d’être honnête envers eux ? Ils se sont assis avec vous pour vous jouer tous leurs albums. Que se passe-t-il lorsque vous n’aimez pas ce que vous entendez ?

Je leur dis toujours - à chaque fois, peu importe ce qu’ils jouent pour moi - que si vous vous attendez à ce que je juge ceci à la première écoute, ce n’est pas ainsi que cela marche. Je suis toujours démodé suffisamment pour avoir à écouter un album 10 ou 20 fois - dans mon bain, aux toilettes, dans ma voiture…

Vous avez écrit que les Stones sont devenus leur propre groupe de reprises. Vous inquiétez-vous que cela puisse arriver à U2 ?

U2 est aussi vivant qu’il peut l’être, et c’est très important pour lui de l’être. Il ne prend jamais vraiment la route sans un nouvel album. Et six ou sept chansons de No Line ont été jouées la première année de la tournée à 360°, ce qui est plutôt hors du commun.

Existe-t-il un dénominateur commun entre tous les artistes que vous avez interviewés ?

Ils veulent tous que nous les considérions comme pertinents. Des gars tels que Prince ou Paul McCartney ne veulent pas se contenter de jouer devant un public en adoration. Ils veulent sortir quelque chose que les gens respectent et pour lequel ils vont sortir et acheter en masse. C’est leur âme, ce qui les rend humains à l’âge de 60 ou 70 ans c’est leur œuvre. Si leur œuvre est toujours aussi valorisée que ce qu’elle était, c’est tout ce qu’ils demandent. Bob Dylan est unique en ce sens que ses trois derniers albums ont tous été unanimement acclamés par la critique. Pour U2, il adorerait vendre son prochain album à 10 millions d’exemplaires. Et j’ajouterais qu’il s’assiérait là confondu s’il vendait moins d’albums que Duffy.

Comment faites-vous pour être toujours aussi curieux et passionné de musique après tout ce temps ?

Il y aura toujours de la bonne musique là dehors et l’on ne sera en mesure que d’en entendre 10 %. Mais ces 10 % peuvent toujours être géniaux. Il y aura toujours à la fin de l’année 10 albums qui resteront avec vous pour le reste de votre existence.

Mais je me dois d’être honnête avec vous : si la musique devait s’arrêter aujourd’hui, cela ne m’inquiéterait pas trop, parce qu’il existe tant vers quoi revenir, tant que je n’ai pas entendu pour commencer. Je connais deux des albums de Frank Zappa ; les 19 autres, je ne les connais pas mais je suis sûr que je les aimerais. De même pour Captain Beefheart… et un million d’autres entre.

Les mémoires de Dave Fanning, ’The Thing Is...’ sont disponibles en librairie.

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En savoir plus : u2.com

Lien permanent : http://www.u2france.com/actu/article55673.html

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