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The Joshua Tree a 24 ans ce mois-ci

 

Pour en apprendre d’avantage sur l’album et la tournée Joshua Tree, rendez-vous au lien suivant dans la partie Wiki de U2France. Également entièrement rédigée par l’ami Lionel.
auteur : Lionel

Anniversaire …

Il y a exactement 24 ans, au mois d’avril 1987 débutait l’une des tournées qui a construit la légende planétaire de U2 en tant que groupe de scène. L’une de ces tournées inoubliables, qui marque une vie de fan lorsqu’on a eu la chance de pouvoir y assister, qui construit aussi, pour toute une génération, une « identité de fan ».

Avec cette tournée, qui est pour U2 celle de la consécration, le groupe entre définitivement dans l’histoire du rock. Elle commence le 2 avril 1987 à Tempe, en Arizona, pour se terminer au même endroit le 20 décembre de la même année. Ce « bouclage » de la tournée par des lieux d’ouverture et de clôture identiques participe sans doute à la forte lisibilité dans la carrière live du groupe, d’autant plus qu’elle ne comprend que 3 legs, dont deux au même endroit : unité de temps, de lieu et d’action, le Joshua Tree tour est un classique, sans aucun doute ...

Les trois legs successifs constituent une sorte de crescendo dans le gigantisme. Le premier leg de la tournée, aux États-Unis est de facture classique. Des concerts dans des salles, avec un public de connaisseurs, voire de fans. Ce premier leg est marqué par une performance remarquable, annonciatrice du succès à venir : à deux reprises (Los Angeles et East Rutherford dans la banlieue de New-York), le groupe enchaine 5 concerts de suite au même endroit, tous complets. Le 30 avril, La tournée s’arrête au Silverdome de Pontiac. C’est là aussi une date importante car c’est le seul concert en stade de ce leg. Il est annonciateur de la suite, et marque un événement car c’est le tout premier concert de U2 dans un stade américain. Pendant le deuxième leg, en Europe, on change de dimension. A quelques très rares exceptions près (Zenith de Paris le 15 juin, par exemple), les concerts se font dans des stades. C’est la première tournée géante du groupe.

En Europe, elle confère définitivement à U2 le statut de groupe superstar. D’autant qu’à une seule exception près (le concert de Bâle), tous les concerts sont complets, et battent des records d’affluence dans plusieurs pays.

A Londres, deux concerts à Wembley réunissent 144.000 personnes.

A Madrid, le stade prévu pour 100.000 personnes voit affluer 120.000, des gens sont entrées en franchissant les barrières de sécurité à l’arrache ... D’ailleurs, les ventes de tickets se traduisent par des troubles publics dans pratiquement tous les pays. Lorsque les billets sont à vendre le samedi, il est fréquent que les gens commencent à faire la queue le vendredi, ce qui, à l’époque, était plutôt exceptionnel. Lorsque les guichets ouvrent, il y a généralement une telle foule que les gens deviennent rapidement excités, conduisant à des scènes où la police doit intervenir dans des opérations de retour au calme quasi-militaires.

Aux Pays-Bas, les 92.000 billets à vendre partent en une heure, avec de tels entassements dans les rues que des dizaines de personnes se retrouvent poussées dans les vitrines des magasins voisins.

A Glasgow, 12.000 personnes font la queue à l’ouverture de la vente des places pour le concert d’Edimbourg. Quand les gens apprennent qu’il n’y aura que 2 500 places à vendre, des bagarres éclatent. La police doit utiliser des gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Mais les gens en colère retournent et incendient le car de police !! Plus de 250 personnes sont arrêtées par la police ...

La troisième partie de la tournée fait entrer U2 dans la légende du rock de scène. Ce troisième leg s’est déroulé dans certains des plus prestigieux stades d’Amérique du Nord (stade olympique de Montréal, Giants Stadium d’East Rutherford, Orange Bowl de Miami ...) et a même connu deux soirées au Madison Square Garden de New-York. Parmi ces concerts géants, s’est glissé un mini concert gratuit, à San-Francisco, sur la Justin Herman Plaza. Ce concert, destiné à railler les traders ruinés par un crack boursier, était intitulé « Save the Yuppies free concert ».

C’est lors de ce troisième leg que sont filmées les images qui seront utilisées pour construire le film Rattle & Hum, et que sont enregistrés les live qui figureront sur le double album du même nom. Les concerts "shootés" par la caméra ont été ceux de Boston, Garden, le 18 septembre, de Denver, McNichols Arena le 8 novembre, et les coulisses de Fort Worth, Tarrant County Convention Center le 24 novembre, avec B.B. King en invité.

Mais en parallèle, le Joshua Tree Tour a été un calvaire pour Bono. Entre les blessures, la voix qui flanche et les menaces de mort, rien ne lui aura été épargné.

La tournée commence très mal, puisque pendant les répétitions, avant même le concert d’ouverture, Bono tombe sur un projecteur et s’ouvre le menton. Il affirme encore aujourd’hui avoir une toute petite cicatrice sur le menton, témoin de cet accident. Le 20 septembre, à Washington, il tombe une seconde fois. Pendant Exit, à cause de la pluie, il glisse et se déboîte l’épaule. Il continue le concert avec une douleur énorme, et dira plus tard que cela reste l’un des pires concerts de sa carrière. Les concerts suivants voient un Bono le bras en écharpe … qui n’a pas pourtant perdu de sa hargne, bien au contraire !

Lors du passage de la tournée dans les Etats du Sud, Bono a été menacé de mort par des extrémistes qui lui reprochaient ses positions trop progressistes, et notamment son engagement pour la cause des Noirs. Lors des deux derniers concerts, à Tempe, en Arizona, le FBI avait été informé d’une sérieuse menace qui pesait sur Bono. Il était menacé d’être abattu sur scène par un tireur embusqué s’il osait chanter Pride. Il a chanté Pride, a fermé les yeux pendant le couplet « Early Morning, April 4, a shot rings out in the Memphis sky ». lorsqu’il a rouvert les yeux, Adam se tenait devant lui. Ce geste a été interprété comme une volonté du bassiste de protéger Bono en lui servant de bouclier humain, au cas où. C’est sans nul doute l’un des gestes fondateurs de l’amitié indestructible qui unit les membres du groupe.

Dans U2 by U2, Bono explique que cette mauvaise passe qui a caractérisé certaines périodes de la tournée l’a littéralement transcendé. Il avait besoin d’évacuer sa hargne, et il le faisait sur scène. Notamment, explique-t-il, en se lançant à fond dans Bullet the Blue Sky … ou dans Exit. Quiconque a vu dans Rattle & Hum – The movie son extraordinaire prestation d’Exit au McNichols Arena de Denver pourra se faire une idée de ce que pouvaient donner ces explosions de sentiments …

Enfin, dernier élément qui caractérise cette tournée : le nombre incroyable de titres repris sur scène par le groupe en hommage aux « anciens ». Même si la plupart des tournées de U2 comprennent un certain nombre de reprises dans leur setlist, le Joshua Tree tour est la plus importante tournée du groupe en ce qui concerne le nombre et la qualité de ses reprises.

A noter également la « fausse reprise » Lucille, chanson écrite par Bono en s’inspirant du nom de la guitare de BB King. Ce n’est pas, comme on le lit parfois, la chanson de Little Richard qui porte le même nom, mais une création originale de Bono. Ces reprises ont en fait deux fonctions.

Parfois elles servent d’engagement politique. La plus connue est le Maggie’s Farm de Dylan et son couplet « I ain’t work on Maggie’s farm no more », à replacer dans le contexte de la réélection récente de Margaret Thatcher en Grande-Bretagne. Ce même contexte explique la reprise de Help !, notamment lors du concert de Wembley : le titre est assez explicite ! L’engagement peut également être social et civique. C’est le cas de la reprise de Helter Skelter, dont Bono clame que « Charles Manson l’a volée aux Beatles, nous la lui reprenons ».

Mais la plupart du temps, ces reprises ont pour objectif de montrer que U2 entend s’inscrire désormais dans la « cour des grands ». Le Joshua Tree Tour est ainsi placé sous les auspices de tous les monstres sacrés que le rock a engendrés jusqu’à présent. Pour U2, c’est à la fois la revendication d’une appartenance à la « grande histoire du rock’n roll » et une façon de rendre hommage aux pionniers.

Le Joshua Tree Tour, ou comment s’inscrire dans la lignée des monstres sacrés du rock au moment d’en reprendre le flambeau … 24 années plus tard, ce flambeau est toujours entre les mains de U2 … pour combien d’années encore ?

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Lien permanent : http://www.u2france.com/actu/article55930.html

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