N°1 “Where The Streets Have No Name”
Dans ce compte à rebours, nous avons vu des chansons qui évoquaient un sentiment. Des chansons qui évoquaient un mouvement. Nous avons même vu des chansons qui évoquaient un lieu. Mais nous n’en avons pas encore vu une qui évoquait les trois à la fois, dépliant un nouvel univers juste sous nos yeux. “Where The Streets Have No Name” est un choix facile pour le best of du catalogue de U2. La moitié des sessions du The Joshua Tree ont été passées sur ce morceau, qui s’est révélé le meilleur morceau d’ouverture d’album de tous les temps. Ca a été laborieux d’obtenir une performance parfaitement juste. “A l’époque, ça sonnait comme une langue étrangère”, de commenter le bassiste Adam Clayton. “Alors qu’à présent, nous comprenons comment il fonctionne.”
Beaucoup pourrait être écrit sur le travail intérieur de “Streets” — il change de signature temps deux fois et a nécessité que le producteur Daniel Lanois écrive tous les changements d’accord sur une tableau noir géant — mais il est bien plus impressionnant de prendre cette chanson dans son intégralité. L’on peut apprendre à jouer certains riffs à la guitare et d’autres dont on ne devrait jamais s’approcher de peur de ruiner le tout, l’idée étant que les notes jouées de vos doigts n’approcheront jamais l’effet désiré.
L’essence impossible à saisir de “Where The Streets Have No Name” vient de son imagination et de son audace. Mettre à part le son pour lequel un groupe est connu — pour risquer un album tout entier sur l’impact d’une chanson — est une décision qui ne devrait pas être prise à la légère. Le long texte empreint de religion de Bono rencontre enfin une correspondance musicale, et oserai-je le dire, est surpassé par le reste du travail du groupe ici — The Edge crée un orchestre à partir de ses riffs retardés; Adam Clayton est fixe comme toujours, soulignant différentes phrases; Larry Mullen, Jr. nous dirige vers l’avant jusqu’au sol. “Streets” est le trait de caractère personnifié qui a permis à U2 de rester dans le coin pendant autant de temps. Il faut posséder une sacrée confiance en soi pour tenter quelque chose de cette envergure et un sacré talent technique pour le concrétiser. Le résultat vivra pour l’éternité aussi longtemps qu’il y aura un exemplaire de The Joshua Tree et deux haut-parleurs intacts sur cette planète. Et ce n’est pas de la prétention sans envergure. Ecoutez-donc les gars. Cette chanson est aussi grande qu’on le dit.
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