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Adam Clayton (U2) : ’Nous menons toujours notre propre barque’

 
Scott Kara s’est entretenu avec Adam Clayton, le bassiste de U2, sur la manière dont le groupe a évolué et pourquoi la partie n’est pas encore terminée.

 

par Scott Kara

Bono le décrit comme "extrêmement et mentalement doué" à "la démarche arrogante vestimentaire du Brat Pack." Il est le Clark Gable — imaginez Rhett Butler dans "Autant en emporte le vent" — du plus grand groupe au monde.

Bon, c’est en tout cas ce qu’affirme Bono. Pour nous simples mortels, pourtant, Adam Clayton est simplement le bassiste décontracté, toujours stylé et agréable de U2.

Suivant un mémo amical de son assistant, il m’appelle avec 25 minutes de retard depuis New York un dimanche matin (heure de la Nouvelle Zélande).

"Salut Scott. C’est Adam", me dit-il enjoué. Il me demande le temps qu’il fait.

Plutôt morose mais il fera beau pour les deux concerts de U2, lui dis-je.

"Il y a intérêt sinon nous ne viendrons pas", glousse-t-il.

S’ensuit une petite discussion sur le thème du rugby, puisque les All Blacks viennent tout juste de rencontrer l’Irlande.

"Est-il approprié de demander qui a gagné ?", demande-t-il poliment.

Les All Blacks, mais les Irlandais se sont bien battus.

"C’est un peu trop agressif pour moi. je suis plus du genre fan de cricket", m’explique-t-il. Peut-être que ça n’a rien de surprenant qu’il apprécie le jeu des gentilshommes, si l’on considère qu’il est lui-même ainsi que son collègue The Edge nés en Angleterre plutôt que de pure souche irlandaise comme le batteur Larry Mullen Jr. et Bono.

"En fait, je n’aime pas particulièrement le cricket, j’aime les vêtements", plaisante-t-il.

Ainsi il s’avère que l’observation vestimentaire de Bono est juste.

Clayton, l’homme, est également amicale, avenant et élégant. Le truc c’est qu’il est presque pathologiquement humble.

"Ce qui transpire sur la scène est une description assez honnête de la façon dont je vois les choses", confie-t-il.

"Je pense que les gens comprennent que je ne prend pas tout ça trop au sérieux. C’est [appartenir à U2] quelque chose que l’on fait tous les jours en se levant le matin et la vie continue, quoi qu’il en soit.

"Mais c’est un truc fantastique que d’avoir grandi avec ses potes pendant 30 ans"

 

, ajoute-t-il avant de reprendre par l’euphémisme le plus absurde, "et d’en vivre plus que décemment."

Non pas que notre quinqua soit dédaigneux de ce qu’est devenu U2 depuis sa formation en 1976 à Dublin lorsque Mullen, âgé de 14 ans, punaisa une annonce sur le tableau d’affichage de l’école de invitant les musiciens à rejoindre un nouveau groupe.

A l’époque, Clayton "était un ado malheureux et la musique était le truc qui me clamait toujours." Il admirait le bassiste des Who, John Entwistle, aimait la musique punk et s’apprêtait à découvrir les délices funky de la musique noire et le rhythm and blues ("lorsque la basse devient funky, c’est là que ça m’intéresse").

A présent, bien qu’il en vive et qu’il se sente tout à fait décontracté, il a toujours ce même appétitif et cette passion pour la musique.

"Il existe quelque vérité essentielle dans la musique. Vous savez, lorsque vous voyez un groupe génial ou un chanteur génial vous vous trouvez face à quelque chose d’irréfutable. ET c’est ce que j’ai toujours suivi et je considère toujours la musique de cette façon et essaie d’arriver à cet instant où les personnes révèlent quelque chose beaucoup plus puissant que le simple ressenti.

"Je pense que ce qui est intéressant"

 

, poursuit-il, "c’est que le rock ’n’ roll a été en quelque sorte inventé comme une forme d’art ado, et d’une certaine façon, les gens dédaignent le fait que l’on soit pertinent ou non en vieillissant. Je dirais en considérant mon expérience, et celle de mon groupe, que l’âge n’a absolument rien à voir — ce qui compte c’est la qualité des idées et la manière de les exécuter. Je pense que nous sommes vraiment toujours très présent au volant, à présent."

Ce "vivre bien", comme le qualifie Clayton vient d’avoir vendu plus de 150 millions de disques, d’être l’un des plus gros groupes sur la route et d’avoir en Bono, l’ultime homme d’état et croisé de la musique.

"Il est dingue, charismatique et intelligent. C’est un boulot bien spécifique que celui de leader et chanteur leader et je pense que nous avons dans notre groupe l’un des meilleurs."

Même à l’ère de l’effondrement des ventes de disques, avec sa tournée à 360° pour promouvoir son dernier album, No Line On The Horizon, U2 pourrait se contenter d’être plus grand que jamais.

Le groupe s’est embarqué dans des tournées les plus démesurées de son époque, incluant le tournée Zoo TV de 1992 pour promouvoir Achtung Baby et la tournée élaborée PopMart à la fin des années 1990, mais il ne saurait être plus grand et techniquement ambitieux qu’avec cette mise en scène à 360 degrés et la configuration du public de sa tournée en stade actuelle.

Avec son élément central géant ressemblant à une griffe et son écran vidéo cylindrique, elle est immense et révolutionnaire. "C’est probablement notre toute première tournée en stade où il nous a fallu apprendre comment faire en sorte qu’elle fonctionne", de confier Clayton.

Bien que la set de cette tournée inclut tous les tubes du groupe, tels "Where the Streets Have No Name," "Pride (In the Name of Love)" et "Vertigo", Clayton souligne que quelques nouvelles chansons seront jouées ainsi que des surprises comme "The Unforgettable Fire", le titre éponyme de ce magnifique album ambitieux et pourtant mésestimé sorti en 1984 qui était le point d’orgue du DVD U2 360 Live At The Pasadena Bowl sorti un peu plus tôt cette année.

"Ces spectacles sont en quelque sorte intéressants parce que non seulement le groupe joue vraiment bien — nous sommes vraiment très à l’aise à présent — mais nous sommes suffisamment audacieux pour ajouter quelques nouvelles chansons en chemin. C’est un peu une première et je dois dire que c’est un peu risqué de jouer de nouvelles chansons face à un stade plein de monde. Mais il semble que ça se passe assez bien."

Audacieux ? Risqué ? Tu appartiens à U2, gars.

"Bien, c’est vrai. Mais il est des choses à ne pas faire et l’une d’entre elles lorsque l’on joue face à des publics très nombreux, on ne leur donne rien qui puisse détourner leur attention. Il vous faut tous les cloches et sifflets imaginables ou bien ils partiront se taper un hot dog. Ca put se faire en boite ou dans une salle, parce qu’il est possible de les perdre pendant une chanson et d’avoir la certitude de les récupérer après, mais dans ses configurations bien plus grandes c’est risqué."

Ces nouvelles chansons, insiste-t-il, pourraient annoncer un nouvelle ère pour U2. Clayton croit que les albums de U2 peuvent être groupés en cycles. Ainsi les disques des années formatives sont constituées par le brut et passionné Boy (1980), suivi par October (1981) et enfin le révolutionnaire War de 1982.

Clayton décrit les notes du Joshua Tree comme une "a convulsion de l’adolescence". Les trois albums suivants — The Unforgettable Fire, le méga vendeur Joshua Tree (1987) et sans conteste le meilleur album du groupe, Achtung Baby (1991) — marquent la découverte de la réelle identité de U2.

"Lorsque je pense à ces trois disques, j’y vois l’une de nos grandes courses à la créativité en tant que groupe, une série d’albums qui représentent ’les valeurs essentielles’ de U2", confie-t-il.

Après Achtung Baby"industriel, underground et bruyant" — le groupe s’est encore plus attaché à l’expérimentation, au phénomène de la dance et à la musique électronique au cœur de Zooropa (1993) et Pop (1997).

Ce dernier, croit Clayton, a démarré en étant plus dans le courant principal mais s’est laissé prendre par l’influence de la scène musicale dance britannique, donnant son single leader "Discotheque". C’est sans nul doute l’album le plus faible du groupe — pourtant ça lui a donné l’occasion de faire quelque chose de différent, c’est à peine un raté.

La phase suivante du groupe signifiait le commencement de l’ère actuelle, le retour au son plus classique et traditionnel de U2.

"Nous voulions vraiment revenir à ce qui nous définissait : être un groupe à nouveau. Nous avons épuré au plus profond pour révéler le bon groupe que nous étions et ça c’était vraiment All That You Can’t Leave Behind. Nous avons consciemment décidé de retourner en salle et de donner des concerts en salle parce que lorsque l’on joue en salle, il est nul besoin d’avoir beaucoup de valeur de production et l’on peut être sur scène et assurer cette valeur de production par la musique elle-même.

"Ce cycle s’est perpétué au travers de How To Dismantle An Atomic Bomb et sur Line On The Horizon, qui bien qu’il sonne comme le résultat d’un groupe qui a muri, nous travaillions toujours à ce format brut et épuré, et c’est probablement la fin d’un autre cycle."

 

 

Le groupe travaille à un nouveau matériel à présent te le nouvel album sera une nouvelle fois différent.

"C’est une toute nouvelle ère pour U2 à laquelle travailler. Je ne pense absolument pas que ça va sonner comme un territoire familier de U2. Le processus de créativité est toujours enivrant et sympa parce que l’on peut aller aussi loin que l’on veut."

Et c’est là tout ce qu’il avait à dire concernant les nouvelles chansons jusqu’à ce qu’elles soient jouées en live — alors choisissez bien votre moment lorsque vous voudrez partir pour acheter ce hot dog.

Qui : Adam Clayton, bassiste de U2

Quoi : La tournée à 360°

Où et quand : les deux concerts donnés au Mt Smart Stadium d’Auckland, Nouvelle Zélande, jeudi et vendredi derniers.

Albums essentiels : Boy (1980) ; War (1982) ; The Unforgettable Fire (1984) ; The Joshua Tree (1987) ; Achtung Baby (1991) ; All That You Can’t Leave Behind (2000) ; No Line On The Horizon (2009)

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En savoir plus : NZ Herald

Lien permanent : http://www.u2france.com/actu/article55449.html

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